Comme avant chaque emménagement, j'aime bien passer les lieux à la norme Iso_Fred 9002 … Enfin tous ça mis relativement à ma corpulence et à mon savoir.
Mais des fois, comme tous les couillons que je conchie, je me fais mon malin auprès de ma meuf et Paf ! Je me retrouve dans des situations dont une quelconque sortie digne s'avère être une gageure …
Ouais … La plinthe en carrelage de la cuisine ..., là ? … Tu l'aimes pas ? … Ouais … Fastoche qu'elle saute … Sans problème …
Et puis voilà, t'es deux jours après, dans ma nouvelle cuisine. Y'a des escarbots et des pots de peinture partout.
Mon pote, à la locks proportionnellement gigantesque à sa carrure, m'a prêté son matos : deux pieux en métal ( un bout rond un bout plat, on est pas là pour golri) et le marteau de Thor (47 kg). Il m'avait expliqué comment attaquer le bidule … ça paraissait jouable …
Devant mon carrelage, je ressens l'esprit des viking avant l’assaut … Ragnarök**, c'est maintenant !
Je me jette sur le truc. Je positionne mon pieux à bout plat, le long de la jointure en ciment. Je lève mon bras vengeur de père de famille et Krah ! Dans ta gueule ! Je vibre de tous les cotés, ça fume de partout … Et … Le mur a une pauvre marque …
Sentant qu'il faut passer la surmultipliée, je décide de sortir le Hulk qui est en moi ! Je commence à bourriner comme un âne. Et ça marche ! Les bouts de plainte commencent à sauter ! La première demi-dalle se fend et tombe au sol !
Victoire ! Je commence la danse de la joie pour fêter ça ! Trop content, j'y retourne !
Et va's'y que j'rebourrine le bordel ! Et Bang ! Et Bang ! Et Bang ! Mais soudain … Harg ! Un éclat vient de se ficher dans mon œil !
Je courre à la salle de bain, je nettoie à eau vigoureuse. Mais keud' ! Le bordel se tire pas ! Je le sens ! J'vais crever de l'oeil ! Au secours !
Voyant que rien ne se passe et que je ne meure pas sur le coup, j'y retourne. Je suis un warrior … 10 minutes plus tard, je suis de retour dans la salle de bain en pleurs pour cause d'un nouvel éclat …
Les dixièmes de ma vision diminuent au fur et à mesure de la chute des plaques …ça prend un temps de dingue ! 1 heure … 2 heures … 3 heures … 3 heures 15 : flippette ! Y'a un bout de mur qui est tombé ! … 4 heures … Il me reste un mètre … J'vais recrever … J'ai les mains en sang couverte de poussière … Mes yeux sont rouges version vaisseaux qui pètent … Je suis proche de Rocky Balboa à la fin du « un » …
Et puis c'est le dernier soubresaut, Je me vénére, version diable de Tasmani, je mange le mur, je crie, je bave, je pleure … Et puis la fumée retombe …
ça y est … J'ai tout pété … Je suis platré pour les 2 prochaines années, mais ma mission est remplie … Je me ressens entre Clint Eastwood et Lou Ferrigno … ça doit être ça la daronitude ...
* Jeu de mot le plus pourri de la terre.
** Je vous en ai déjà parlé, sinon .. Google ...
