C'était un de ces jours ou la paresse de la fériétude se mêlait à la douceur des premières températures de printemps.
Ma femme et moi, avions atteint la vitesse de croisière idéale pour notre tension du 8 mai : 2 ! ça fumait des gallops et ça s'enfilait des cafés à qui mieux mieux …
L'hystérie de notre quotidien semblait vouloir se faire oublier temporairement … Les enfants jouaient à l'étage sans cri, ni larmes, ni sang … Personne n'avait 3 jours de boulot en retard … Personne n'avait envie de tuer personne … On aurait presque dit une famille normale …
Mais soudain, comme un papillon de mauvaise augure, un bout de papier lesté d'un Bakugan* venait percuter le sol de ma cuisine en passant par la fenêtre.
Interrompu dans une partie de « Angry bird » endiablée (quand je vous le disais que c'était un jour à fond …), je me penchais sur la missive, le sourcil circonflexe : « C'est quoi même s't'affaire là ?... ».
Je dépliais/déchiffonnais la feuille vaguement découpée. Un message en lettre de sang et à l'orthographe approximatif me sautait au visage :
« Je retiens Lilou en otage ! Donnez moi 1c si vous voulez la retrouver vivante ... »
??????? ….
Nous le connaissions : il est capable de tout ! Sans pour autant Pasquaïsé** notre action, nous ne rentrions pas dans son jeu. Nous feignions le détachement … Nous tentions le pourrissement de la situation le temps que le GIGN*** n'arrive.
Au bout de 5 minutes un autre message suivait : « T'as pompris ? »
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T'as pompris ? ... Qu'est-ce qu'il raconte …
Je me tournais vers ma douce (qui pour une fois l'était) un sourire interrogateur à son encontre : on négocie ? … Alors zhou …
Je gonflais mes poumons et m'exprimais de façon audible pour toutes les pièces de la maison et même certaines des voisins : « On lâchera rien ! T'es cerné ! Abandonne ! … Et pis d'abord, c'est quoi 1c ?
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Ben c'est un centime … C'est ma rançon …
Ha oui, d'accord … Bon même si je suis pas fan de terrorisme, je dois avouer que cette rançon était plus que raisonnable …
Mais le temps que je me décide le GIGN était arrivé et venait de rentrer de force dans le repère du séquestrateur. S'en suivait une attaque de guilli à en faire pleurer un agent du Mossad, tellement que c'était violent …
Depuis qu'il a été exfiltré, personne n'a de nouvelle de Zéphir ...
* Pour les pas au taquet des ch'tits n'enfants, ce sont des robot qui se transforment en boule …
** Ce brave homme voulait – rappelez-vous : « terroriser les terroristes ! »
*** Groupe d'Intervention contre les Gosses Nawak