On a trouvé une nounou mortelle pour Lilou. Elle fait des activités en extérieur, autant que le climat actuel permette, tous les jours. Elle lui fait des repas avec des légumes bios, qu'elle a cuisinés elle-même. Elle t'envoie un mail, tous les jours, à la mi-journée, avec un résumé de la matinée et des photos. Bref, elle déchire …
C'est pourquoi lundi, j'allais chercher la petite à l'Alcazar*. Dans l'ambiance, pourtant feutrée, de la section jeunesse, Lilou nous fît (j'étais avec Zeph') un accueil sonore mais magnifique, avec un feu d'artifice dans les yeux.
Elle se retrouvait vite dans mes bras, éclatant, au passage, le record du 100 m quatre pattes. Pendant que la nounou me racontait la fin de la journée, Ma louloute profitait de moi.
D'abord lovée au creux de mon cou, elle se redressait soudainement, m'attrapait le visage à deux mains et m'enlaçait de toutes ses forces. Surpris et ému, je lui rendais vite son câlin. Nous savourions ces quelques instants.
Prenant du recul, pour mieux admirer la beauté de ce géniteur complètement mortel, elle constatait, avec effroi, que mes deux oreilles n'étaient pas parfaitement symétriques. Elle tentait immédiatement de rectifier le tir par une opération à la main.
Pour m'être fait niquer une fois ou deux, je sais maintenant parer ses attaques de tirage d'oreilles.
Ulcéré, par cette attitude d'interdit, elle se jetait sur moi pour me laminer de baffes. Parade – parade – blocage – parade – cassage de bras. « Ha non ma cocotte ! Tu ne me tapes pas ! Soit tu arrête, soit tu descends ! ».
Elle s'était arrêtée. Relâchant progressivement son étreinte, je ne la quittais pas des yeux.
« hhhaaaaaarrrrrrrrrrrgggg !!!!!!!!! » Elle pensait certainement que son cri allait m'effrayer ? Ho l'ôt', elle a vu la vierge ... Bon, notez bien, d'un autre côté, elle n'a qu'un an …
Enfin bref, je te me la mettais à distance et la fixais, l'œil mauvais : « j'avais prévenu ! ». Je la déposais à terre : «Je vais chercher ton frère, j'reviens .. ». En effet, ce
dernier était, sagement, en train de bouquiner à quelques mètres.
Lilou se mis à faire sa tête de douleur – incompréhension – peur. Fracassant le dôme de silence, elle venait de faire tourner toutes les têtes, des mères de famille, en notre direction.
La bibliothécaire, à l'allure d'une femme qui aurait eu une sécheresse vaginale toute sa vie, esquissa un sourire carnassier : « Alors ma chérie ? … Papa te maltraite ? ».
Entendant la phrase, je me fixais sur place. J'effectuais un demi-tour, assez dynamique, tout en cherchant du matos'. J'avais mis la main sur un 357 et une scie à métaux.
Mais je n'ai pas eu le temps de les sortir. Ma nounou s'interposait entre la foule, qui commençait à se former, et moi : « Doucement ! Doucement ! C'était de la légitime défense, je suis
témoin. »
Après de longs conciliabules, chacune reprenait sa place.
On a vraiment trouvé une nounou mortelle ...
* : bibliothèque mortelle, avec deux étages pour les mômes, d'la balle !