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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 11:25

Subitement une dizaine de gaillards, arrivaient en courrant et encerclaient le gros type. Je reconnaissais dans le nombre mon dealer. Profitant de la stupeur de son quinqua, le môme se faufilait entre ses doigts. Tout le monde criait et bousculait le commerçant, la tension montait. Outré et inquiet, il ne baissait pourtant pas la barre, il tentait de répondre aux insultes qui fusaient. Et sans vraiment savoir ce qui l’avait provoqué, un poing s’envolait pour s’écraser dans la pommette gauche du type. La curée commençait.

Le mec tombait à terre en position fœtale et tous se mettaient à le rouer de coup de pied. A mes côtés la petite racaille en rajoutait des caisses : « alors enculé, tu fais moins le fierrot ? »

Il me fallut quelques secondes pour réagir tant ma stupeur était grande. Je me penchais vers le premier gars à ma portée pour le raisonner, mais n’en avait pas le temps.

« Hé, vous là-bas ! »

Je relevais la tête et découvrais quatre policiers en vélo qui pédalaient à toute bourre vers nous.

Une voix s’élevait : « les keufs ! »


Semblable à une grenade qui explose les gaillards partaient en courant dans toutes les directions. En moins d’une seconde, le gros type restait seul à terre sans bouger.

Le gamin encore à mes côtés se tournait vers moi : « Viens ! ». Il me choppait par la manche de ma veste et se mettait à courir comme un fou. Sans trop réfléchir, je le suivais.

Il connaissait la cité comme sa poche : nous contournions les tours, rentrions dans une cave, ressortions par un hall. Au bout de cinq minutes de course, il se stoppait devant une porte d’un escalier menant à une autre cave d’immeuble.

Il était à peine essoufflé. Moi, je n’en pouvais plus : mes trente ans et mon paquet de clope par jour allaient avoir raison de mes poumons. Plié en deux, je prenais appui sur mes genoux.


Visiblement amusé par les événements, le môme se tournait vers moi :

  • La branlée qu’on lui a mis à l’autre enculé !

  • Ouais, … Un peu … Excessif.

  • Comme ça, y’f’ra plus chié !

Voyant que mes poumons ne me laissaient pas trop la possibilité de répondre, il enchaînait.

  • Bon, ben c’est pas tout ça … A plus …

Il refermait derrière lui la porte menant au hall d’où nous venions, quand il s’arrêtait et se retournait vers moi.

  • Au fait, moi c’est Mouss.

Et il disparaissait dans le bâtiment, me laissant comme un con à mon essoufflement.


Depuis nous nous étions salués de temps en temps, au gré de mes venues pour faire des achats cannabiques.


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commentaires

L
Ah ben voilà! C'est Mouss!
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F
<br /> ben oui, depuis que je le dis ...<br /> <br /> <br />