Ce matin, je paye ma C.A.N.* de dimanche soir, sur la Wii : couché quatre heures du mat' avec le foie chargé.
Dans un semi-réveil, je regardais ma vie à travers le reflet d'un lac, je suis là et pas là … Je ne voyais que les mauvais côtés de cette misérable existence de sous merde insignifiante. J'en étais triste à faire pleurer du sucre en poudre.
En réaction de protection – t'approches pas enculé – je devenais haineux comme une hyène blessée. Je parvenais, pourtant, à communiquer avec ma douce.
J'apprenais que, dans notre organisation toute gitanesque, nous avions promis un pique-nique à Zéphir pour dans deux heures et nous avions un frigo à rendre un Somalien prétentieux.
HHHHUUUUUUUUU!!!! HHHHUUUUU!!!! ALERTE !! ALERTE !! Il faut faire des courses !
T'as raison le 14 juillet, ça pue pas la mission !
Je me retrouvais, le temps de dire « kiwi qui cuit », sur le trottoir en direction du Monop', avec une liste de course, longue comme mon bras droit.
Moi, qui avais envie de croiser du monde, comme de me faire pendre par les testicules en me faisant fouetter à coup de cactus, je me retrouvais dans la rue où le défilé militaire du 14 passait.
Pour me donner du courage, je me disais que je n'avais jamais vu de défilé militaire de ma vie, et cela pouvait être … Cela pouvait être !
Je déchantais vite … Une foule agglutinée, suante et joyeuse m'obligeait à un slalom de skieur. Puis, vinrent les premiers vieux, tous liquides, avec quatre décorations en métal sur la veste. Je sais pas trop pourquoi, mais ils me fichaient froid dans le dos …
Arrivaient les premiers militaires … Alors, très vite, je me rendais compte que le Famas long comme mon fémur porté par un type au front bas et à l'œil terne :
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Primo, c'est pas une image d'Épinal
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Deuzio, c'est vraiment pas ma came.
On commençait à toucher Dieu du doigt quand certains balcons applaudirent au passage du défilé. Des vieux re-tous liquides (mais pas les mêmes, d'autres), fleurirent aux coins des rues pour jouer de l'accordéon et de l'orgue de barbarie.
Back to the future ! Je m'attendais à découvrir Pétain sur la route dans une décapotable. Je commençais à avoir envie de gerber. Et pis même sur les gens parce qu'ils sont trop cons !
Je me sauvais vers le Monop' pour affronter une queue de connards qui, comme moi, avaient prévu des trucs sans avoir d'autres trucs, qui aident à faire les trucs …
Trois heures plus tard, je retournais affronter Marseille des années quarante … Re-envie de gerber. Puis, arrivé à la maison , je découvrais que j 'avais oublié le lait pour la petite …
J'effectuais immédiatement une tentative de suicide à la litière pour chat.
* Coupe d'Afrique des Nations