Avant le weekend end, je surfais nonchalamment. Quand, tout à coup, Paf, v'la t'y pas qu'on s'exprime sur moi chez les autres (Pierrot pour ne pas le nommer – Agadez, c'est là). Et que ça me dit qui faudrait que j'te fasse des madeleines de Proust auditives.
Tiens, mais c'est pas con ça ... C'est même une vachté de bonne idée ! Fait péter :
La première, j'en suis pas fier. Étant fils de commerçant, la musique était plutôt un terrain en jachère dans ma petite tête de ch'ti n'enfant : pas d'exemple, pas de culture (quand t'as bossé 18
heures dans ta journée, la zik', tu t'en branles un peu). Alors, un jour, ma môman est rentrée à la maison avec un 45 tours et c'était ça : Big bisou (Carlos)
La deuz', c'est au cours de mes 12 ans. Mon frère revient de l'école avec une k7 à bande (Fouyaya !! ça nous rajeunit pas!), dessus un album des Berrurier Noirs. C'est la claque. Le
minimalisme musical accentue les mots qui écrasent tout sur leur passage. Je découvre que la colère peut se dire, mieux, elle s'exprime dans un groupe solidaire. Je ne suis plus le seul à être en
colère ...
La troiz' est dans la même veine. Mon frère re-revient 6 mois plus tard avec une autre k7 (le copieur fou, l'appelait-on cette époque), enregistré dessus un groupe: Ludwig von 88. Et là je
découvre un autre truc : le n'importe quoi à fond exprime quelque chose, et peut même dénoncer quelque chose.
c'est la période mon frère est un dieu (je me suis grave calmé depuis ...)
Au cours de mes 14 ans, je passe des vacances chez un cousin beaucoup plus âgé que moi. Je déboule dans sa chambre, à l'intérieur, l'intégral de Gainsbourg. J'apprends que les vieux qui
passent à la télé peuvent être des vrais poètes tout en étant Rock'n Roll. Je commence à découvrir la subtilité.
15 ans, un nouveau personnage entre dans ma vie. Ceux qui sont habitués à ces lignes, le connaissent : Mon Seb. Fumeur de joints invétéré, il n'écoute que du Reagge. À la base je suis pas pour :
trop mou. Mais avec le temps, quand même, on peut pas ne pas aimer Bob. Et puis y'a les bédeaux quand même...
Sixième prousterie, c'est un virage. La période est triste, mon univers musical est mort : les beru ce sont dissous. La rue n'a plus de porte parole. Mais en 1989, c'est le miracle, la claque et
l'explosion de neurones : NTM arrive. Je découvre le rap par le biais de ma belle-soeur qui ne l'est plus maintenant. Dans le même temps je découvre Paris (C'est là qu'elle habite) : A MOI
LA TEUF !!!! (que de vomis à cette période ...)
Pour cette Madeleine au chiffre de dieu (on se refait pas, j'ai des origines judéo-chrétiennes), c'est l'arrivée de la fusion. Je m'aperçois que j'aime qu'on mélange les choses. Si tu aimes le
rock et le rap, alors tu aimeras : No One is Innocent. Comme quoi, on peut être énervé et fin. Ce sont les premiers concerts que t'y va sans rien dire à personne à 14 dans une 205.
Pour la petite huitième, c'est la puissance du live qui rentre en ligne de compte. Je vais en concert et vois le pogo le plus fou que je n'ai jamais vu : LOFOFORA. Avec eux, pas de pitié,
pas de répits et quand tu ressors de la salle de concert, tu es au moins aussi fatigué que le groupe. Encore une drôle de forme de partage.C'est aussi ma période néo-punk, on s'en fout on chie
dedans ! ça va dans le decor ....
Avant dernière, c'est encore mon gars Seb. Vautré dans son petit appart' face à la mairie d'Elbeuf, il me fait découvrir le raggamuffin : Saï-Saï, en l'occurrence. Je constate ici,
qu'après avoir joué avec les mots en les écrivant, on peut le faire en les chantant. Je me décide à essayer d'écrire ...
Enfin (ouf, diront certains), il fallait que ça arrive : la techno est entré dans mon oreille. Ceci par le biais du big beat, ou le rythme et les basses étaient capable de faire vibrer mon cœur
de pierre : merci Dam' et merci les Chimical Brothers.
A cette époque, je suis aux Gobelins (école de multimédia à Paris) et je pense que je vais devenir le nouveau maitre du monde grace à internet (babylone nous a rattrapé)
A qui le tour ? Seb, tu t'y colles ? Sinon les autres pas trop fatigués par ces sons ?
Enfin dernière remarque, si y'a pas de son, c'est que deezer à pas ...