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27 mai 2009 3 27 /05 /mai /2009 12:05

09 : Intérieur jour / salle de réunion

 

Serge déchire les feuilles du paper-board utilisées pour son exposé alors que le dernier commercial sort de la pièce. Grimbert, au lieu de sortir, se dirige vers lui.

 

GRIMBERT :

(lui mettant la main sur l’épaule)

« Bravo Serge pour votre nouveau projet. Faites moi une promesse mon garçon : continuez comme ça. A ce rythme là, vous serez bientôt mon supérieur, vous irez loin. »

 

SERGE :

(rougissant)

« Vous savez … je ne fais que mon travail consciencieusement … je … »

 

 

GRIMBERT :

(l’interrompant)

« Allons pas de fausse modestie. Mais vous avez raison le travail y’a que ça de vrai ! »

(il lui fait un clin d’œil exagéré)

«  Allez ! bon courage, la Niceteeth croit en vous. »

(Il secoue énergiquement la main de Serge et effectue quelques pas vers la porte et se retourne vers Serge)

« Ah ! j’oubliais. Pourriez-vous me préparer le dossier Tiheureut pour la fin de la matinée. »

 

SERGE :

« Vous pouvez compter sur moi M. Grimbert, j’ai un dernier coup de fil à donner et je rédige mes conclusions. »

 

GRIMBERT :

(se dirigeant vers la porte)

« tant mieux, tant mieux … »

 

Serge arbore un sourire plus éclatant que jamais, il range doucement ses affaires et se dirige vers la sortie.

 

SERGE :

(éteignant la lumière)

 « Oui … Une belle journée … »

 

Il referme la porte.

 

10 : Intérieur jour / open space

 

Tout comme dans le métro des messages sont diffusés toutes les minutes dans l ‘entreprise par le biais de haut-parleurs :

 

HAUT-PARLEURS :

« Les dents c’est la vie »

« Le travail, comme le dentifrice rend sain et frais »

« Respecter ses collègues, c’est progresser »

« A la Niceteeth un seul mot d’ordre : il faut briller »

« L’entreprise c’est comme des dents ça marche en équipe »

 

Serge traverse un petit open space (environ dix personnes). Tous les salariés sont studieux. Ils ne relèvent la tête qu’au passage de Serge pour le saluer sans bruit mais tout en sourire.

Serge arrive à son bureau, moderne et bien rangé. Il s’installe, sort son Palm Pilot et le consulte. Toujours concentré, il empoigne son téléphone avant même que celui-ci n’ait sonné.

 

SERGE :

« Allô ? … Ha, monsieur de Bonor, j’allais justement vous appeler … Oui … Au sujet de votre commande du 3ème trimestre j’avais pensé à 200 000 unités pour 50 kE … Ah vous n’avez pas besoin de tant … Seulement 100 000. Oui, je comprend … »

(Grand sourire sur le visage de Serge)

« Vous payez quand même 50 kE pour être arrangeant. Oh, c’est formidable… Oui, moi aussi … Moi aussi … Allez, j’attend votre commande. A bientôt, Monsieur Bonor»

 

Il raccroche le téléphone. Se baissant pour allumer son PC, il se met à siffloter doucement.

Sur l’écran un smiley apparaît.

 

L’ORDINATEUR :

« Bonjour Monsieur Durallot et bonne … bo … b … boooonnnnnnnnnnnnnnnneeeeeeeeeeeeeeuuuuuuuuu (prononcé au ralenti) »

 

Le smiley se transforme en triste grimace et l’écran s’éteint dans un grand nuage de fumée noire. Serge s’arrête de siffler comme son ordinateur : progressivement. Il semble surpris.

 

SERGE :

« Mince …»

 

Il saisit son téléphone et compose un numéro.

 

SERGE :

(les réponses de l’interlocuteur de Serge sont inaudibles et nasillardes)

« Allô ? Bonjour Monsieur …Je suis bien au service informatique ? …Bien je comprend pas monsieur mon ordinateur ne fonctionne plus … Qu’est ce qu’il a ? Ben … Il a fumé et il fait plus rien … Comment ça, si j’ai tout débranché ? Y’a des risques ? C’est dangereux ? ... Ha, bon je préfère. Oui mais de toute façon le problème n’est pas là. J’ai un rapport très urgent à rendre il faudrait que vous passiez au plus vite… Demain ! ! ! »

(il commence a écarquiller les yeux mais reste calme)

« Je pense que vous ne m’avez pas bien compris. »

 

GRIMBERT 

(Criant de loin sans qu’on ne le voie)

« Serge vous êtes là ? »

 

Serge relève les yeux, puis prend le combiné et le rapproche de sa bouche :

 

SERGE :

(en chuchotant)

  « Bougez pas je vous rappelle ».

( il raccroche et hurle :)

« Oui chef ! »

 

GRIMBERT 

(Arrivant face à Serge)

« Ah, mon petit Serge vous voilà. Alors, vous avez bouclé le dossier Tiheureut ?»

 

SERGE :

(Mal à l’aise)

  « C’est à dire que je n’ai pas pu m’en occuper, mon ordinateur vient de tomber en panne et les agents de maintenance sont tous occupés et … ».

 

GRIMBERT 

« Quoi ! … » 

 

SERGE :

(encore plus mal à l’aise)

  « Oui mais … »

 

GRIMBERT 

(Faisant un pas de recul, la colère monte)

« … Vous n’avez pas préparé le dossier Tiheureux ! Mais vous êtes vraiment un incompétent ! 

Vous devriez être renvoyé sur le champ ! 

 

Les cris de Grimbert vont crescendo et provoquent comme une bourrasque face à Serge. D’énormes postillons volent dans sa direction.

 

SERGE :

(effrayé, il reste tétanisé)

« Non !… Pas encore …»

 

GRIMBERT 

« Vous êtes nuisible à l’entreprise et à la société toute entière ! »

Je pense que vos parents auraient mieux fait d’être stérilisés plutôt que de donner naissance à la larve incompétente et asociale que vous êtes ! »

 

Entendant les hurlement qui explosent dans l’open space les autres salariés relèvent la tête. Se tournant vers Serge, leur sourire bienveillant se transforme en grimace carnassière, de grandes cernes ornent leurs yeux. Les 4 commerciaux les plus proches de Serge se lèvent et se dirigent vers lui. Ils l’encerclent et se rapprochent progressivement.

 

LES 4 COMMERCIAUX :

(répétant de façon lancinante)

« Le dossier Tiheureux ! »

 

Les cris de Grimbert deviennent inaudibles jusqu’à se transformer en râle animal. Serge complètement paniqué regarde partout. Il pleurniche, il gémit.

 

HAUT-PARLEURS :

( Tous les bruits cessent à l’arrivée de la voix.)

«  A la Niceteeth, le bonheur se porte brillant. »

 

Serge lève les yeux vers les haut-parleurs pendant le message. Il les baisse lorsque celui-ci s’achève. Face à lui, Grimbert réajuste son costume et les commerciaux ont regagné leur place. Serge, inquiet, est à l’affût du moindre geste suspect. L’angoisse se lit sur son visage.

 

GRIMBERT 

(reprenant sa bonhomie)

« Allons, mon petit Serge, ce n’est rien. Nous ne sommes pas à une journée près … »

 

Estomaqué, Serge reste la bouche ouverte et les yeux écarquillés.

 

GRIMBERT 

« En revanche, vous feriez bien d’en prendre une de journée. J’vous trouve tout palot, mon petit Durallot. Allez ! filez, bon R.T.T »

 

Il part nonchalamment dans le studieux silence retrouvé.

Serge est encore complètement hagard. Il reste immobile quelques secondes. Puis jetant des coups d’œil nerveux dans toutes les directions, il rassemble alors, ses affaires. Sa veste sur le bras, il traverse l’open space vers la sortie presque en courant.

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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 22:03

08 : Intérieur jour / salle de réunion

 

 

La pièce est claire, cinq hommes sont assis autour d’une grande table ronde. Quatre ont une trentaine d’années, ils portent tous un costume classique et sobre. Un petit dossier identique est situé devant chacun. Ils sont souriants et avenants.

Le cinquième est plus âgé ( la cinquantaine ), il préside à l’extrémité de la table. Souriant lui aussi, il paraît plus bonhomme que les autres.

Serge s’avance dans la salle de réunion.

Il s’arrête à coté d’un paper-board, pose son attaché-case et en sort un dossier.

 

SERGE :

« Messieurs, bonjour ! »

 

LES 5 HOMMES :

( répondant chacun leur tour )

« bonjour Serge ! »

 

SERGE :

« Si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est suite à la demande de précisions de Mr Grimbert, concernant ma proposition de commercialisation du dentifrice Toutansourir »

(il se tourne vers le plus âgé en accentuant son sourire)

« mais, avant d’aller plus loin, un petit rappel sur le produit »

(il soulève la première feuille vierge du tableau. La deuxième laisse apparaître des schémas de tubes de dentifrices)

« le Toutansourir, est le premier dentifrice sono-morphique. Je m’explique : premièrement il délivre un message sonore au consommateur à chaque utilisation, deuxièmement l’ouverture du tube n’est pas ronde, la pâte est sculptée.

Selon nos études menées dernièrement auprès de 20 000 personnes, le taux de satisfaction est maximum - soit 88% - lorsque le message est « bonjour, et souriez avec des dents niceteeth »

et que l’ouverture du tube est en forme de cœur

(tout au long de son discours il joint le geste à la parole en montrant le schéma correspondant sur son tableau)

 

Pendant que Serge poursuit sa présentation, ses interlocuteurs sont souriants et concentrés. Ils prennent des notes. Un des jeunes hommes relève la tête :

 

COMMERCIAL 1 :

« Et ça va augmenter nos ventes ? »

 

SERGE :

(découvrant une nouvelle feuille du tableau remplie de graphiques)

« bien sûr, de 20%. Il en va de même pour nos employés avec une croissance de 8%, de 14% pour nos fond de roulement et de 33% pour notre capital »

 

Un « hoo ! ! » d’étonnement circule entre les commerciaux

 

COMMERCIAL 2 :

« Et ce n’est pas un investissement trop lourd ? Enfin vous voyez ce que je veux dire … »

 

SERGE :

« oh, non.

(Méticuleux, il cherche dans son dossier)

Ce sera rentabilisé sur 36 mois à un taux de 2% »

 

Les quatre commerciaux surpris par la réponse de Serge, se tourne vers M. Grimbert.

 

GRIMBERT :

(calant ses coudes contre la table et joignant les mains. Il fronce les sourcils)

« Vous m’intéressez de plus en plus … mon petit Serge.

(il laisse passer quelques secondes. Et sourit de toutes ses dents)

Allez banco ! Messieurs laissez moi vous présentez notre nouveau chef de produit : Serge Durallot.

 

Grimbert et les 4 commerciaux se lèvent pour applaudir quelques secondes.

 

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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 09:00

05 : Intérieur jour / couloir de métro

Rappel : les messages passent toujours par des hauts parleurs

 

De retour dans les couloirs Serge évolue de son pas certain au milieu des voyageurs toujours disciplinés.

Soudain, l’épaule de Serge entrechoque violemment celle de quelqu‘un. Il est projeté en arrière sous le choc. il s’arrête, complètement incrédule.

Puis, se retournant, il découvre un jeune homme d’une vingtaine d’années, se ressaisissant tout comme lui.

En complet Tacchini et baskets Nike, le type relève la tête pour découvrir un visage furieux. Il est rouge de colère.

 

L’AGRESSEUR :

(hurlant)

« hé, … c’est quoi … tu peux pas faire gaffe, enculé de ta race ! ouais ! c’est à toi que je parle ! »

La foule se fige.

Serge est tétanisé. Ses yeux vont de gauche à droite et de haut en bas avec frénésie. Il cherche de l’aide. Mais rien.

 

SERGE :

« Vous… »

 

L’AGRESSEUR :

« Quoi ! … T’es teubé ou quoi ! tu m’as pas vu ? »

 

SERGE :

« … non, mais … »

 

L’AGRESSEUR :

« … mais quoi ? j’vais t’déchirer ta race … »

 

Le jeune homme se dirige vers Serge, qui se prend la tête entre les mains et se cache le visage.

 

SERGE :

(murmurant)

« S’il vous plaît … Mais…. Non… Je… Qu’est ce….. »

 

LE HAUT-PARLEUR DU METRO :

« Pour vivre bien, pensez à votre prochain. »

 

La foule reprend son cours.

Serge écarte les doigts pour pouvoir regarder. Puis, il dégage complètement ses mains, éberlué.

L’agresseur revenu à sa position d’origine, porte un costume des plus élégant. Un attaché case à la main, il se précipite sur Serge.

 

L’AGRESSEUR :

« oh, je suis vraiment désolé vous n’avez rien ? »

 

SERGE :

(un peu désemparé)

« Euh…Non … Rien …merci »

 

L’AGRESSEUR :

(lui tendant une carte)

«Je suis vraiment désolé, j’ai un rendez vous très important, si vous avez le moindre problème à cause de cet incident contactez moi à ce numéro. Encore mille excuses. Au revoir »

 

Puis, il s’en va aussi vite qu’il est apparu.

Serge reste quelques secondes hagard puis se frotte les yeux. Son sourire habituel réapparaît alors sur son visage. Il reprend son chemin.

 

 

06 : Extérieur jour / la rue de l’entreprise

 

D’un pas toujours aussi léger et assuré, Serge chemine parmi les tours de la Défense. Les gens en costume sont peu nombreux, détendus et souriants.

Il arrive devant un building et s’y engouffre.

Une enseigne lumineuse indique le nom de la société : « Niceteeth Corp »

 

07 : Intérieur jour / les couloirs de la Niceteeth Corp

 

Serge traverse un long couloir aseptisé composé uniquement de portes.

Deux hommes et une femme approchant la trentaine viennent à sa rencontre. Ils sont espacés de quelques mètres. La sobriété de leur tenue les uniformise.

Ils lisent tous un dossier, souriants. Serge arrive à proximité du premier :

 

OLIVIER :

(accentuant son sourire à la vue de Serge)

« salut Serge, ça va ? »

 

SERGE :

« Salut Olivier, bien et toi ? »

 

OLIVIER :

« bien merci »

 

 

Serge dépasse Olivier, et arrive au niveau de la femme :

 

CHARLINE :

(accentuant son sourire à la vue de Serge)

«Salut Serge, ça va ? »

 

SERGE :

« Salut Charline, bien et toi ? »

 

CHARLINE :

« Bien, merci »

 

Serge dépasse Charline, et arrivé au niveau du second homme :

 

FRED :

(accentuant son sourire à la vue de Serge)

« Salut Serge, ça va ? »

 

SERGE :

« Salut Fred, bien et toi ? »

 

FRED :

« bien, merci »

 

Dépassant Fred, il arrive au fond du couloir, face à une porte.

Il l’ouvre et pénètre dans la pièce.

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22 mai 2009 5 22 /05 /mai /2009 11:10

01 : Intérieur jour / chambre du couple

 

Serge et sa femme , jeunes trentenaires, dorment enlacés dans le calme apaisant d’une chambre parisienne. Le mobilier, style Ikéa, y est impersonnel. Même le lit est bien fait malgré notre couple. Ils sont soigneusement emmaillotés jusqu’au cou.

Soudain, Serge ouvre de grands yeux éclatants et frais. Le réveil passe de 6 :59 à 7 :00. Le radio réveil s’enclenche.

 

LE COMMENTATEUR :

(avec une voix forte et joyeuse)

« Chômage : la fin. Les 25 chômeurs français ont enfin reçu une proposition de Souriez.com. Un contrat de 3 ans amenant une solide rémunération, disait certaines personnes biens informées aux alentours de l’A.N.P.E. »

Des cris de joie explosent en arrière fond.

« Social toujours, avec une bonne nouvelle pour tous. Le S.MI.C . passe la barre des 2.200 euros. Le ministre de … »

 

Après s’être redressé vivement, il se lève et baisse le volume de la radio. Il est déjà habillé, il porte un costume sombre et élégant. Alerte, il se baisse pour attraper son attaché-case. Se tournant face au miroir, il se sourit. Un éclair de blancheur traverse ses dents.

Dans son dos sa compagne s’ébat doucement. Elle porte une nuisette sexy et élégante.

 

SERGE

( se tournant vers sa femme, il sourit amoureusement )

« Au revoir mon amour »

 

 

Elle se baise la main puis souffle le baiser en direction de Serge. Il éteint la radio et part alors en souriant vers la porte pendant que sa belle soupire langoureusement.

 


02 : Extérieur jour / Rue du métro

 

Serge sort d’un immeuble donnant sur une rue assez calme. Aucun bruit agressif ne transparaît, juste un brouhaha rassurant. Il effectue une pause et tourne la tête vers la droite. Une sonnette retenti.

Effectuant des « S » sur le bitume avec son vélo, un jeune livreur de journaux lance de tout coté la gazette locale. Serge avance d’un pas et saisi fermement le projectile qui lui est lancé.

 

SERGE :

« Merci, petit … »

 

Sans même consulter les gros titres, il introduit le journal dans sa veste et reprend sa route. D’un pas sûr, il s’engouffre dans un escalier qui mène à la station « Zidane »

 

 

03 : Intérieur jour/ Quai Zidane

 

Dans le métro les gens sont organisés et souriants. Les couloirs sont chaleureux, lumineux, sains et avenants. Des conseils pour passer une bonne journée sont prodigués toutes les deux minutes par le biais d’enceintes accrochées aux murs.

 

HAUT-PARLEURS :

« Du soir au matin, souriez à votre voisin »

« Avec la T.H.J. (Transports Heureux et Joyeux) en route pour le paradis»

« Une bonne journée c’est penser à l’unité »

« Le bonheur s’obtient avec le cœur »

« le calme résout tout », …

 

Serge traverse un couloir et aperçoit le quai, tout en lumière, spacieux et aéré.

Par neuf, la masse se regroupe près des rails. Devant eux, un homme en costume de groom leur distribue des bonbons. S’insérant parmi les autres, Serge n’attend pas le métro. La rame s’immobilise et l’homme au costume de couleurs vives ouvre immédiatement les portes. Après avoir laissé sortir les passagers de la rame, le groupe de Serge s’ébranle.

 

LE GROOM :

(tendant les bonbons à Serge)

« bonjour Mr Durallot, la T.H.J. vous souhaite une journée tout en sourire ».

 

Prenant le présent qui lui est tendu, Serge adresse son sourire béat au portier et monte dans la rame.

 


04 : Intérieur jour / rame de métro

 

La rame se remplie. les voyageurs ne sont pas tassés, il y a une place pour chacun.

Serge s’assied sur un strapontin et sort quelques papiers.

La sonnerie retentit et les portes se ferment. Le métro démarre.

Toujours tout sourire il prend des notes en attendant d’être à destination.

Il n’y a pas de bruit si ce n’est le ronronnement agréable du moteur.

 

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21 mai 2009 4 21 /05 /mai /2009 08:53

Scène 2

Elle repart sur ses pas. Il rentre dans la salle d’eau, met ses mains sous le jet et se regarde dans la glace. Il a l’air triste et fatigué. Il se met de l’eau sur le visage et sort.

La caméra le suit et s’arrête sur une peinture.

Durant toute la scène on ne voit pas les personnages, la caméra passe sur les peintures, croise la silhouette du psychiatre, on les devine sans les voir.

 

Scène 3

Georges :

Bonjour Docteur, ravi de vous rencontrer.

 

Thérapeute :

C’est un réel plaisir, Pauline m’a beaucoup parlé de vous.

 

Georges :

(Voix qui rigole)

En bien j’espère !

 

Thérapeute :

Prenez la peine de rentrer quelques instants.

 

Georges :

Je ne veux pas vous déranger pendant vos consultations.

 

Thérapeute :

Aucunement, j’ai justement un battement avant la prochaine séance, je vous en prie.

 

Ils s’installent tous deux dans la pièce.

 

Georges :

J’espère que le fait de se rencontrer n’entrave pas la thérapie de Pauline.

 

Thérapeute :

Au contraire, c’est très important pour un psychiatre de rencontrer le cercle des personnes qui entoure le patient. Cela permet de…parfois mieux comprendre certaines choses.

 

Georges :

(En rigolant)

Je ne veux pas me faire analyser

 

Thérapeute :

Mais la séance a déjà commencé.

 

Georges :

(La caméra descend sur Georges, mais on découvre Pauline. Elle a des lunettes masculines à grosses montures et s’est nouée les cheveux.)

Dois-je m’allonger ?

 

 

FIN

 

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20 mai 2009 3 20 /05 /mai /2009 10:50

Pauline :

(Elle se redresse vers lui, intriguée)

Contre quoi ?

 

Thérapeute :

Contre qui.

 

Pauline :

(Elle se raidit, met ses bras devant elle en position de défense)

Contre ceux que j’aime ! Ça oui je l’ai envisagé.

(En colère)

Et maintenant j’envisage surtout de ne plus la revoir !

 

Thérapeute :

Lucie est votre amie, pourquoi voudrait-elle se mettre entre Georges et vous ?

 

Pauline :

(Excédée !)

Je vous ai dit qu’elle n’a jamais été foutue de garder un homme…elle veut que tout reste pareil, que rien ne change… Et là Georges arrive … ma vie s’éclaire... c’est tout !

 

Thérapeute :

Georges, qu’en pense t-il ?

 

Pauline :

Il ne prend pas partie, il a bien essayé de lui parler mais elle ne veut rien savoir.

 

Thérapeute :

Et vous en avez parlé ensemble ?

 

Pauline :

Oui... mais nous avons déjà du mal à nous voir, il est très pris. Alors les sujets sensibles, on les évite autant que possible.

 

Thérapeute :

Vous ne vous voyez pas souvent ?

 

Pauline :

Non, pas assez à mon goût… il est très prit.

 

Thérapeute :

Par son travail ?

 

Pauline :

Oui

 

Thérapeute :

Que fait-il ?

 

Pauline :

Il en parle très peu, il parle surtout de moi, de nous, il en parle si bien… parfois j’ai l’impression qu’il est là…près de moi…

(Elle se frictionne les bras, se recroqueville sur elle même de plaisir.)

Mais ce soir je l’ai pour moi toute seul.

 

Thérapeute :

Vous avez prévu quelque chose ?

 

Pauline :

Oh rien (elle minimise le sujet mais en est excitée), il vient me chercher et nous dînons à la maison.

 

Le biper du psychanalyste se met à sonner. Jacques regarde l’horloge et s’apprête à parler

 

Pauline :

(Toute excitée lui coupe la parole)

J’aimerais que vous le rencontriez…enfin si vous avez le temps

 

Thérapeute :

(Respire un grand coup mal à l’aise. A la fin de son aspiration il se lève, se place près d’elle.)

Dites-lui de monter.

 

Pauline :

(Elle se retourne, heureuse).

C’est très important pour moi, je lui ai beaucoup parlé de vous.

 

Thérapeute :

(En souriant)

Et réciproquement !

 

Pauline :

(Regard étonné puis elle sourit comprenant le sens de la phrase, saisit son sac au bout du canapé et se précipite vers la porte d’entrée.)

Je vais le chercher.

 

Secrétaire: 

(Voix off)

Au revoir Mlle Lever.

 

Secrétaire

(Elle entre dans la pièce et découvre le psychiatre au centre de la pièce.)

Tout va bien ? Elle est partie si précipitamment.

 

Thérapeute :

Tout va bien Odile, laissez la porte d’entrée ouverte, elle revient tout de suite.

 

Secrétaire

Bien Docteur.

 

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19 mai 2009 2 19 /05 /mai /2009 12:45

Plan sur une toile (en zoom, détails de la toile)/ musique et voix en sourdine.

La caméra dé zoom et descend sur le mur blanc, le titre apparaît. La caméra s’arrête quelques secondes et repart doucement sur la droite. La musique descend progressivement et laisse apparaître les voix.

Le canapé entre dans le champ (flou), apparition de Pauline.

Le profil net (3/4 dos) du thérapeute apparaît en premier plan :

 

Scène 1 : intérieur jour /

 

Pauline :

Vous n’avez pas entendu ce que je viens de dire ?

 

Thérapeute :

Si très bien

 

Pauline :

Et alors…vous ne dîtes rien !

 

Thérapeute :

Jeu de changement de focale netteté sur Pauline ou Jacques suivant qui parle.

Pauline, nous avons déjà évoqué ces sujets et nous avons bien avancé à ce niveau. J’aurais préféré que vous me parliez de votre amie Lucie.

 

Pauline :

Il n’y a pas grand chose à dire.

 

Thérapeute :

J’aimerais quand même que nous en parlions.

(Elle se redresse)

 

Pauline :

Nous ne nous comprenons plus, les dernières fois ou nous nous sommes vues, nous avons passé notre temps à nous disputer. Elle n’arrive pas à comprendre que je suis bien avec lui et que… j’ai moins besoin d’elle.

 

Thérapeute :

Ce n’est pas toujours simple. Ce sont-ils déjà rencontrés ?

 

Pauline :

Oui… une fois, au début. Je l’avais invité à dîner, elle ne savait pas que Georges serait là, je voulais que ce soit une surprise.

 

Thérapeute :

Oui…

 

Pauline :

Je m’en faisais une joie mais quelque chose n’allait pas. Elle n’était pas comme d’habitude et … très vite... elle n’a plus parlé.

 

Thérapeute :

Elle n’a plus rien dit de la soirée ?

 

Pauline :

(Son regard s’intensifie)

Non… et elle est partie au milieu du repas…comme ça.

 

Thérapeute :

Et qu’avez-vous fait ?

 

Pauline :

Sur le coup rien… il m’a fallu un moment pour réagir.

Je l’ai rattrapé au bas des escaliers, elle était presque hystérique, elle hurlait... j’ai bien tenté de la calmer mais il n’y avait rien à faire.

 

Thérapeute :

Que vous disait-elle ?

 

Pauline :

N’importe quoi, elle me secouait, des gens commençaient à arriver

… elle ne voulait plus que je le voie.

(Comme prise au vif, elle enchaîne aussitôt)

Lucie est très timide, surtout avec les hommes, tous ceux qu’elle a rencontré…c’est moi qui les lui ai présenté. Et puis c’est quelqu’un de très exclusif.

(Elle baisse son regard en disant cela…ne l’assumant pas complètement.)

Elle est jalouse

(Presque d’une voix d’enfant)

(Il prend des notes, attend. Elle aussi prend le temps de rassembler ses pensées, elle se calme.)

Vous savez, je n’avais jamais ressenti cela avant…il me connaît, sait ce dont j’ai envie, ce que j’aime. Je me sens mieux depuis qu’il est là, je me sens plus forte. Il est comme un rempart entre moi et le reste.

 

Thérapeute :

C’est important.

 

Pauline :

Oui.

 

Thérapeute :

(Un moment s’écoule, il passe sa main sur son menton)

Vous n’avez pas envisagé qu’elle voulait peut être vous protégez ?


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18 mai 2009 1 18 /05 /mai /2009 09:42


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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 10:39


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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 09:26

Bon , on est plus là... On est plus loin ... Mais comme je peux pas vous laisser tous seuls, tous malheureux. Je vous ressort, comme d'hab', mes vieux pots.

Pour tenir jusqu'au 29 de ce mois (ou genre, cette date. De toute façon vous verrez bien quand je reviens !), nous aurons :

- Une Bd faites avec mes petits doigts boudinés : y'a pas la dernière planche (mais c'est pas génant) et la qualitoche est pas super, mais c'est lisible (du moins, j'espère). Boulot de branloss quoi ...
- Deux petits scenars de courts qui n'ont jamais vue le jour pour des raisons diverses, variées et parfois naze ... Ils ont tous deux été co-écrit avec mon pôte Oliv'

Vous pouvez quand même lacher des com', je furterais certainement pour vous répondre, de temps à autre ...

Et ce sera, comme d'hab', en episode.

On commence avec la BD ...

A dans 15 jours ....


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