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31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 14:44

Comme mon quotidien me donne envie de me pendre avec mes intestins, toute narration tomberait vite dans le pathos. Alors, ... ch'ais pô ... Bof ... Mais, on se calme et on se détend du gland (ou de c'que vous voulez, quand la nature ne vous a pas gratifiée de ce superbe outil), venez avec moi au coin du feu.

Je vais plonger dans mes souvenirs de vieux marin (non, j'déconne, je sais à peine nager ...) et vous raconter une bonne vieille histoire de l'onc' Fred. En fait, c'est un truc que j'ai toujours eu envie d'écrire.


C'était en 2003, nous étions ( Charline, un pote - Cyrille – et moi) en transit à Johannesburg, direction Paris. Nous sortions d'un mois de crapahutage à travers l'Afrique du Sud (sans aucun problème, sauf quelques chevilles pétées et des doigts de pieds explosés).


Le transit (de la gare routière à l'aéroport) dura plusieurs heures. Malgré le conseil inverse de tous, nous partions nous promener en ville. Très vite, nous nous retrouvions dans un marché de quartier. Tout y était trop ... Trop de bruits, trop d'odeurs, trop de couleurs. Il me semblait être dans une bulle.

L'ambiance était étrange. Un, je ne sais quoi d'imperceptible, que Cyrille finissait par pointer du doigt : « Tiens, on est les seuls blancs », et tout le monde nous suivait du regard.


Le long des étals, je voyais un type marcher à mon rythme, mais du côté des vendeurs. Il me regardait. Entre deux commerces, il sortit pour me faire face. Je m'arrêtai.

Détendu, je le regardai dans les yeux. Ils étaient noirs et glacés.

Au niveau de mon nombril, je vis une lame brillante effectuer un cercle. « Tiens, on dirait mon couteau en plus grand ... », me dis-je, comme un con. Toujours sur mon nuage, je ne réagissais pas.

Le type me scruttait de pied en cape. N'ayant rien de clinquant sur moi, il passait au suivant. Il se dirigea vers Charline et lui posa le couteau sur la sangle de son sac à main.


Je m'étais retourné pour suivre le trajet de mon assaillant qui ne voulait plus de moi.

Je constatais la présence, derrière Cyrille, d'un mec avec un gros schlass, avec comme mission, de nous bloquer tout moyen de repli.


Charline, se la joua « Parisienne Style », elle commença à négocier. Le surin qui se posa sur sa gorge coupa court à toute tergiversation.


J'étais paralysé ... Je criais à l'intérieur mais ne pouvais, ni n'osais bouger. J'étais spectateur d'un film réel.


Cyrille, dans un accès de survie, se mit à faire le cochon (c'est le premier truc qui lui est venu). Il fallait qu'on se fasse remarquer pour s'en sortir. Charline trouva que faire le klaxon était bien plus efficace.

Au milieu de ces hésitations, je restais pétrifié.


Pourtant, un événement survint pour devenir le seul souvenir commun que nous aurions.

Loin, au fond du marché, je voyais un keuf qui passait. Il nous vit, c'est sûr, il m'a regardé dans les yeux. Et plutôt que de venir nous aider, il se cassa à toute enjambée : « Ah, l'enculé ! Il se barre ! ». C'est la seule phrase dont nous nous rappelons tous.


Mais tout ça, avait pris beaucoup de temps. La foule commenceait à tourner son regard dur vers nous. Connaissant les risques de la loi de la rue (qui voit très mal les voleurs), nos agresseurs prenaient la fuite.


Nos systèmes nerveux se relachèrent .. Mais pas le temps de réfléchir. J'accourus vers Charline, qui avait la main au cou, par reflexe. Elle était un peu sonnée.

Quand elle la retira, elle était toute rouge ...


(à suivre dans : au secours)

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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 08:52

Aujourd'hui, point de narration drolatique sur ma vie avec effets de manche , point de stimulations des zygomatiques à coup de jeux de mots foireux, point de descriptions surréalistes dans mon style léger et frais que tout le monde est capable de reconnaître.... Non, rien , wallou, peau de zob', keutchi, pas ça, ...


J'fais ma dépression annuelle à cause variable.


Réglé comme une horloge à auto-torture mentale, le carillon commence à me vriller le cerveau depuis plusieurs semaines.

Mais, stop ! ... On se calme, je ne vais pas vous la jouer ma vie est en enfer ... C'est pas le cas. J'ai une super femme (Qui a dit non ? Qu'il se dénonce, c'est pô joli ... Damien*, c'est toi ? ... Tu sors ...), des beaux enfants qui ont tout qui fonctionne dans leur tête et dans leur corps, je gagne bien ma vie sans trop sentir la sueur (sauf là, mais c'est parce que j'ai pas encore pris ma douche, ...), ....


Je n'ai pas eu (comme disent les journaleux) d'accident de la vie: je ne me suis pas fait violer par une bande de pitbull nazis sidéens, je n'ai pas de maladie reulou où je n'en ai plus que pour quelques semaines (Non, on ne meurt pas du staphilocoque doré !!!), je ne suis pas alcoolique (quoique ...), je ne suis pas drogué (quoique ...) , ... Enfin bref, je suis plutôt un mec verni.


Mais en ce moment je sature ...

- Sature de quoi ? D'avoir une vie à la cool ? T'as pas l'impression d'abuser ?
- Si un peu ... Alors pour compenser, j'ai énormément honte (ce qui m'aide bien ...).


En fait, je sature d'être fatigué en permanence, d'avoir la sexualité d'un octogénaire, de faire le keuf, d'être responsable, de ce qui doit être fait, de me tenir de 7h à 21h, de pas avoir assez de patience, de moi, d'eux, ...


STOP !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Je veux une pause... Laissez-moi une semaine d'air, pitié, ...


Je vous rassure, vous n'aurez pas à lire dans les journaux de demain que je me suis retranché dans mon loft, que j'ai buté tout le monde à coup de clavier de PC et que je me suis suicidé en l'avalant ... Non, tout ceci n'est rien. Ça va passer ...


A la maison, il me connaissent, comme je les connais, alors ils font le dos rond. Je vais encore tourner comme un lion en cage, à qui, on aurait mis un coup de pied dans les valseuses. Et puis, sans trop savoir pourquoi, ça va aller mieux, ou, plus classiquement, je vais faire un truc qui va vraiment m'aérer le neurone et mes batteries, assez chargées, repartiront pour de nouvelles aventures ...


On n'en est pas là, ...


* Damien, ton nom a été totalement pris au hasard (sous contrôle d'huissier). N'y vois rien de personnel.


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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 11:33

Hier, comme depuis quelques jours, mon client se la joue : je hais ces salauds de freelance qui font rien qu'à rien fout' chez eux ... Conclusion : je suis fliqué, épié et j'ai l'impossibilité de gérer mon temps comme je l'entends (ce qui est quand même un comble pour un free ...).


Hier, donc, studieux comme un Agnan, je suais en tirant la langue derrière mon 19 pouces* plusieurs heures durant. Sur la fin de la matinée, Charline (toujours dans la dévotion) partait faire les courses.

Lilou venait de prendre un bib', elle devait donc rester dans le coma pour deux bonnes heures.On était tranquille. Elle devait ...


Bien sûr, en plein coup de feu, elle se réveillait. Après 5 minutes sans m'en sortir, je finissais par la bercer tout en continuant à taper sur le clavier avec les doigts de pieds (le plus chaud, c'est la souris pour Photoshop).

Au bout d'une demi-heure de slalom géant avec le client (je gratte du temps, une vraie taupe ...) et la petite (j'emploie la technique du CGV**), Charline rentrait.


La voyant voutée sous un sac de terreau plus gros qu'elle, je lui refilais la petite et finissais de vider la voiture.

J'avais omis de vous préciser que ce n'était pas des courses ... classiques, c'était des courses pour le jardinage. Glups ... J'ouvrais le coffre : Re-Glups ... Je découvrais 3 hectares de terreau, un stock de pelles Américaines et 3km de corde (bon, j'exagère un peu, mais y'avait du monde ...).


Trois luxations de l'épaule plus tard et quelques claquages ça et là, tout était à sa place dans la maison et déplacé dans mon corps.

Il me restait une once « Gentleman Style » : « Tu veux que j'aille garer la voiture ? ».

  • ho oui !...

Tu m'étonnes ! ...

Alors, zhou comme on dit: me voilà, le cul vissé dans la caisse, à fureter en quête d'une proie assez large pour que je puisse y faire une couche pour la turvoie.


J'ai, d'habitude, un sens inné du parking. Certain de mes amis ont cessé de me voir à cause de ça. En général, je ne me gare jamais plus loin que 50m de mon objectif, et ce, quelque soit le lieu (Paris compris. Non ? Si, sur la vie de tata Marcelle !). Et là, comme par hasard, j'ai pas la mentale, alors j'ai pas de place dans ma rue. Pas grave, ... C'est parti pour la rue du dessus. Je ne faisais pas 100 m que j'étais bloqué par un déménagement.


J'attendais dans le bruit des klaxons des cons, qui pensent qu'un démanageur à la mémoire d'un poisson rouge. Ils s'excitent donc sur leur bignou toutes les 27 secondes. Au cas où...


Au bout de 35 minutes, la tête comme un compteur, je repartais, débloqué du bouchon. Je me garais comme un cul quelques mètres plus loin et prenais mes jambes à mon cou pour rentrer plus vite. Le petit service m'avait pris 55 min.


J'arrivais devant mon écran où un client véner comme un free-fighter, que j'imaginais à la peau incandescente, m'attendait. Je temporisais et faisais le dos rond (pas d'autre choix ...).

Pour se venger, il me fliquait deux fois plus et me filait encore plus de taff'.


La prochaine fois, je ne sais pas si je serais aussi serviable ....


*19 pouces : taille de mon écran

** CGV : calin à grande vitesse

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 11:25

Subitement une dizaine de gaillards, arrivaient en courrant et encerclaient le gros type. Je reconnaissais dans le nombre mon dealer. Profitant de la stupeur de son quinqua, le môme se faufilait entre ses doigts. Tout le monde criait et bousculait le commerçant, la tension montait. Outré et inquiet, il ne baissait pourtant pas la barre, il tentait de répondre aux insultes qui fusaient. Et sans vraiment savoir ce qui l’avait provoqué, un poing s’envolait pour s’écraser dans la pommette gauche du type. La curée commençait.

Le mec tombait à terre en position fœtale et tous se mettaient à le rouer de coup de pied. A mes côtés la petite racaille en rajoutait des caisses : « alors enculé, tu fais moins le fierrot ? »

Il me fallut quelques secondes pour réagir tant ma stupeur était grande. Je me penchais vers le premier gars à ma portée pour le raisonner, mais n’en avait pas le temps.

« Hé, vous là-bas ! »

Je relevais la tête et découvrais quatre policiers en vélo qui pédalaient à toute bourre vers nous.

Une voix s’élevait : « les keufs ! »


Semblable à une grenade qui explose les gaillards partaient en courant dans toutes les directions. En moins d’une seconde, le gros type restait seul à terre sans bouger.

Le gamin encore à mes côtés se tournait vers moi : « Viens ! ». Il me choppait par la manche de ma veste et se mettait à courir comme un fou. Sans trop réfléchir, je le suivais.

Il connaissait la cité comme sa poche : nous contournions les tours, rentrions dans une cave, ressortions par un hall. Au bout de cinq minutes de course, il se stoppait devant une porte d’un escalier menant à une autre cave d’immeuble.

Il était à peine essoufflé. Moi, je n’en pouvais plus : mes trente ans et mon paquet de clope par jour allaient avoir raison de mes poumons. Plié en deux, je prenais appui sur mes genoux.


Visiblement amusé par les événements, le môme se tournait vers moi :

  • La branlée qu’on lui a mis à l’autre enculé !

  • Ouais, … Un peu … Excessif.

  • Comme ça, y’f’ra plus chié !

Voyant que mes poumons ne me laissaient pas trop la possibilité de répondre, il enchaînait.

  • Bon, ben c’est pas tout ça … A plus …

Il refermait derrière lui la porte menant au hall d’où nous venions, quand il s’arrêtait et se retournait vers moi.

  • Au fait, moi c’est Mouss.

Et il disparaissait dans le bâtiment, me laissant comme un con à mon essoufflement.


Depuis nous nous étions salués de temps en temps, au gré de mes venues pour faire des achats cannabiques.


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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 11:25

Y'a des jours où tu es bien content de retrouver ton lit.


Hier, j'avais affronté la sorcière vaudou de voyage sncf (je me comprend ...) durant près de huit heures, à base de « si l'animation pouvait être rapide mais cool » ou de « j'aime bien ton orange ... mais faudrait le rendre plus ... Comment dire ... froid ... Plus bleu, quoi ! ».


Dix huit heures, je bazarde ma cliente, pas virtuellement relou, et me plonge (en apnée) dans la vie trépidante (dont je vous narre les méandres depuis des semaines) de jeune (ou presque) papa. En plus, c'est le coup de feu à cette heure : bain de Zéphir, bain de Lilou, le dernier (ou pénultième) bib' de Lilou, sa crise de nerfs de deux heures, le repas de Zéphir, le couchage de Zéphir (avec 425 235 sorties pour toutes les raisons possibles et inimiginables. Cela va du pipi à l'envie d'une explication sur une histoire, en passant par l'angoisse du voleur).


Généralement, je sors la tête de l'eau vers 21H30, avec, comme seule envie, celle d'aller la replonger, mais dans mon oreiller préféré.

Mais hier, c'était jour de fête, nous parvenions à enchaîner au moins trois activités (hors discussion en fumant des beuzes ...).


C'était donc fourbu, mais plutôt satisfait, que j'atteignais l'étage de la mezzanine. Le lit me tendait des bras doux et frais.

Je me désabillais mollement dans mon odeur de la journée passée (r'in'a fout' je serais glamour demain ...). Je finissais ma mini gym du soir, allez, go dodo. Mon look était ridicule : T-shirt et c'est tout.


Je me dirigeais vers le tiroir à caleçon, quand une douleur me prenait dans le pied, comme une souffrance de pré-anesthésiante, qui part du derche pour aller te titiller le bout des doigts de pieds, sauf que là c'était l'inverse. Je m'attrapais immédiatement le pied à deux mains et sautillais comme un myopathe faisant du stretching, je réprimais un hurlement qui aurait été salvateur.


Je scrutais le sol pour connaître l'objet du délit.

Arrrghhh ! ! ! l'enculé, je l'ai repéré ... C'était la locomotive d'un train de noël, avec tout plein de bout contendant du style, la fausse stalactite de neige en plastique.


Le sort était malicieux, Zéphir ne joue jamais avec ce train de merde (et pour cause, le moteur à pas assez de pêche pour tirer les wagons et ce n'est pas personnel Jean-Charles*) et voilà pourtant qu'il se retrouve à essayer de me faire un curetage des phalanges des pieds (je connais plus le vrai nom et je travaille quand même. J'ai pas que ça à foutre de chercher des synonymes !!! Non mais, des fois !!!) de l'intérieur.


Je m'écroulais sur le lit en me demandant quand tout ceci s'arrêterait; quand Charline me rejoignait.

Elle me demandait le pourquoi de cette position à la con. Je lui narrais donc mon accident.


Je n'eut comme soutient moral qu'un rire goguenard : « t'es con ... ». ça réconforte ça ! (je vous expliquerais, un jour, comment Charline a une propension à rire de mes malheurs proportionnellement à la souffrance dont ils m'affligent)...


Bon, j'insistais pas ... Des fois y'a pas trente six façons de faire cesser tout ça ... le suicide ou le sommeil.

Après hésitation, je me décidais sur le second.

 

* Jean-Charles : mon beau-père



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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 09:24

Au bout de la main je découvrais un corps gras où trônait en son sommet le visage d’un quinqua rougeaud et patibulaire. Le type avait dû courser le gamin car il suait à grosses gouttes et ses poumons ronflaient, donnant l’impression qu’ils allaient exploser à chaque fin d’inspiration. Aux vues de l’état de l’un et de l’autre et de leur corpulence respective, je venais d’offrir une conclusion inespérée au vieux type.

« Merci jeune homme … Sans vous, ce sale petit voleur s’en sortait une fois de plus »

Il parlait péniblement sans pour autant lâcher le gosse. Ce dernier se débattait comme un beau diable, mais en corps à corps, il ne faisait pas le poids.

« Bon, tu vas pas me faire chier longtemps toi ! ». Et, joignant le geste à la parole, il lui décochait une énorme gifle de ses doigts boudinés. Le gamin décollait littéralement.


Etant par défaut, plutôt du coté des voleurs et des petits, le type venait de me décider à choisir mon camp et à intervenir. De plus, Tanguy était déjà entré dans ma vie. Mes névroses de jeune père me donnaient l’impression que c’était sur mon fils qu’il levait la main. L’adrénaline explosait dans mes veines.

Avant qu’il ne lui en balance une autre, je lui saisissais le poignet. Les cinquante kilos qui nous séparaient me permirent seulement de ralentir son bras.

Le type semblait étonné : « qu’est ce qui vous prend ? »

  • Doucement c’est qu’un môme …

  • Ouais, ben le « môme », je vais lui passer le goût du vol …

Pendant notre échange, le petit continuait à se débattre et à insulter (copieusement) le gros type. Il mélangeait habilement l’arabe, le verlan et l’argot des titis parisiens.


Je retenais un sourire , malgré la tension, ses mots me faisaient l’effet d’une Madeleine de Proust. A son age, je pensais que le langage n’était pas un moyen de communication mais un laboratoire d’expérimentation où on pouvait jouer au petit chimiste. Je découvrais rassuré l’immuabilité des plaisirs de l’enfance.


Essayant de calmer le jeu : « Et qu’est ce qu’il vous a volé ce Mesrine en miniature … Ca mérite p’t’être pas une tanné comme ça ? ».

  • Ouai, ben j’en ai ras le bol que ce p’tit con et ses copains me piquent des revues tous les jours ! ».

Un double sentiment s’éveillait en moi. D’un coté j’étais consterné par le monde des adultes et leur façon de voir, de réagir aux événements. Et de l’autre, j’étais rassuré de constater que la pire des racailles de douze ans restait un gamin chapardeur. J’étais rasséréné de ne pas être un « adulte responsable » et n’étais pas motivé pour le devenir.

J’effaçais un demi sourire malvenu et me tournais vers le gros type et essayais de parlementer avec lui car je ne faisais pas le poids : « Ecoutez m’sieur … ».


Je m’interrompais découvrant mon dealer au coin d’une tour.

Il semblait sidéré, mais très vite se ressaisissait et s’effaçait comme un fantôme. Relativement habitué à ce genre d’ambiance, je trouvais que ça sentait pas bon. Avant que les choses ne dégénèrent pour lui, je tentais de prévenir le gros type : « Allons Monsieur, restons en là. Je crois que le petit a compris … Hein t’as compris ? »

  • Wallou ! Qu’il aille se faire enculer ! Hurlait mon mini gangster en gesticulant dans tout les sens. Et Paf, il s’en mangeait une autre sans que j’ai le temps d’intervenir.

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 20:32

5h45, le dernier réveil a eu lieu il y a trente minutes. Cela faisait trois heures que j'étais heureux sous un escalier poussiéreux mais confortable.

Je sortais par curiosité, comme un con ...


Et, je n'ai pas pu resister. Je l'ai fait !


Je ne sais même pas si j'ai laissé beaucoup de traces.

Trop flippette pour regarder derrière moi. Mais je continue à flaner en attendant la prochaine lévée des corps, je sais qu'il me reste du temps.


Je trouve un peu de bouffe dans leur cuisine, il y a aussi de l'eau. J'en profite ... C'est pas souvent ...

Je constate la présence de deux ennemies. En tant normal, je t'aurais déclenché une baston monstre, surtout avec des adversaires deux fois plus petits que moi. Mais là, étant en cage et surtout muettes comme un miroir, elles ne risquaient pas de me poser de problèmes, ni de me dénoncer.


Attendant le réveil de ces monstres pervers (un coup, j'te caresse, 10 min après, j'te fous une baffe ...), je cherche le bon endroit pour me cacher.

C'est de lui surtout dont je me méfie. C'est un malade mental ! Il est capable de retourner une maison pour me battre ! Quand il a mis la machine en route, il est incontrolable.

Elle, quand c'est comme ça, elle se jette sur moi et me plaque au sol jusqu'à ce que l'autre arrive ... C'est son rabatteur ... C'est horrible ! ...


Rien que de penser à tout ça, je me sens mal ... Allez ! Je m'évanoui sur un canapé...


Quand je me réveille, le jour est levé, mais pas eux. Le nez humide, j'attend l'orage.


Puis ça commence, le nain claque la porte et beugle un truc ... Je me dis qu'en ne bougeant pas, je vais devenir invisible (dans le fond, je ne suis pas si sûr que ça soit un bonne idée).

Ensuite, il va reveiller les tauliers. C'est le début de la fin ...


Les pas grinçants descendent l'escalier, puis le stop, net et sec. Un ange passe ...


« Spot ! Enculé de ta mère ! J'en peus plus de ce chat de merde ! Si je le trouve ... »

Elle, derrière : « allons, Fred ... Calme-toi ... »

- Je vais le crever l'enculé !!!! Il reluque la pièce de tous les côtés


Ca y est, il m'a trouvé. Ma technique d'invisibilité ne fonctionne définitivement pas.


Pourquoi, il se met dans un état pareil pour un tout petit caca de rien du tout ... Même si c'est dans le Yucca.

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25 mars 2009 3 25 /03 /mars /2009 10:23


*



Huit mois plus tôt.

Le soleil estival inondait les rues colorées du quartier Villa Curial. Paris n’était pas encore étouffée par les bouffées de chaleur du mois d’août et commençait à sécher de son printemps pluvieux. Malgré la grisaille des bâtiments qui entaillaient le ciel bleu de leur tristesse, on percevait quand même que le cycle de la vie était en marche. Les premiers jours de réel beau temps amenaient leur chapelé de mini jupe, nombrils au vent et autres sensualités du quotidien qui nous rappelaient que nous ne sommes que des animaux.

J’étais comme tout le monde, joyeux.


Toujours prévoyant dans ma consommation de cannabis, je venais chercher une quantité, somme toute raisonnable, avant que ne s’effectue la grande migration d’été des dealers vers les plages.

Je garais la voiture et sinuais entre les tours pour trouver le lieu habituel de nos rendez-vous.

Papillonnant sur le pavé, j’attendais un dealer jamais à l’heure. Pour faire passer le temps, j’ouvrais le clapet de mon portable et commençais à faire défiler la liste de mes contacts. J’en étais à me demander quel pauvre salarié de mes connaissances j’allais pouvoir démoraliser en pleine semaine en lui décrivant mon activité de milieu de journée pendant que le pauvre subissait les affres d’une clim’ asséchante et d’une hiérarchie étouffante. J’en étais à hésiter entre deux, quand un brouhaha explosait derrière moi.


Conscient du pourquoi de ma présence, je me méfiais d’une descente de police dans ce quartier où la vente de shit avait quasiment pignon sur rue. C’est pourquoi de temps à autre, la maréchaussée et les politiciens décidaient, pour des raisons différentes, de faire le ménage.


J’avais à peine tourné la tête, que je voyais un jeune garçon d’à peine plus de douze ans me passer sous le nez. Il croisait mon chemin en courant quand je découvrais dans l’extrémité de mon champ de vision un scooter roulant à vive allure entre les allées : ça passe pas.

Sans réfléchir au pourquoi du comment, je le choppais par le dos et le décollait littéralement du sol pour le rejeter les fesses en premier sur le trottoir.


Je comprenais immédiatement que j’avais à faire à un petit dur :

  • p’tain d’ta race ! dégage ! il se redressait en vitesse sans tenir compte de la main que je lui tendais.

  • Mais …, j’avais toujours du mal à appréhender ses enfants qui n’en étaient plus.

J’allais lui expliquer mon attitude au plus calmement de mes possibilités, quand je vis une énorme main poilue empoigner l’épaule du gamin.

« Tu m’auras fait courir mon p’tit salaud »

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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 11:48

En ce lundi matin frais et bleu, nous partions, Zéphir et moi, pour nous rendre à l'école.

Il était reposé et de bonne humeur. Il n'en restait pas moins à bloc : sautillant à côté de moi, c'était un vrai moulin à paroles (je ne vois pas de qui il tient ça, surtout le matin ...). En plus, il savait que le soir nous devions revenir avec son pote Noam à la maison, ... je vous laisse imaginer la montée en pression.


Nous arrivions devant une série d'immeubles, juste après la passerelle qui relie notre rue à celle de l'école. Cette étape faisait partie des rituels du trajet.

Nous devions croiser - comme tous les jours - le concierge et lui dire, un « Bonjour » sonore et chaleureux. Parfois Zéphir, dans un excès de déconne, répondait bonjour en imitant l'accent marseillais, tout en me mettant des coups de coudes, agrémentés de clins d'oeil mal maîtrisés.


Aujourd'hui, ça bouchonnait devant une entrée. Le concierge avait posé le tapis d'un hall sur le trottoir. Le connaissant, il devait avoir frotter avec sa fougue toute latine.

Autour y'avait une vieille daronne style tassée cubique en impermeable et une djeun's genre gothique anorexique.

Tout le monde piétinait d'un pied sur l'autre dans une danse ridicule. Les uns voulant sortir, les autres entrer mais personne ne voulait marcher sur le paillasson et ne savait par où passer. Ça se faisait des sourires gênés, en avançant, puis, reculant dans la milliseconde suivante. Ça jetait des coups d'oeil inquiets pour jauger la réaction du gardien


Zéphir, peu enclin à ce genre de tergiversation, tapait un sprint énorme, traversait le tapis à fond dans sa longueur, le regard brillant, la chaussure sale, et hurlait un « Bonjour » joyeux et plein d'entrain.

Les danseurs génés se regardaient comme des cons ...


Je passais l'obstacle d'une grande enjambée en ricannant, à peine caché. Je trottinais pour rattraper le petit. Le visage empli d'une fierté toute enfantine, il se tournait vers moi rayonnant :


  • T'as vu papa ? ... J'ai été drôlement poli ! J'ai dit bonjour à tout le monde ! Tout seul ! C'est bien hein ?

  • Ouais, c'est bien mon gars, lui disais-je en lui frottant la tête.


Je riais interieurement (et puis, un peu extérieurement, faut pas déconner ...). Nous terminions notre trajet, main dans la main, complices et blagueurs.

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24 mars 2009 2 24 /03 /mars /2009 09:27

Je glandouille sur le back office de OB. Je téj' dans le bignou un chapitre supplémentaire de la nouvelle ...

Et qu'est c'est'y que j'voie dans l'machin ? ... J'vous l'donne en mille ... Et ben, non, 100 justement !

Je viens de publier cent articles ...

Alors ouvrez du champagne chez vous et faisez la fête !

Joie et bonheur dans les coeur !
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