Mardi, j'attendais la sortie de l'école devant la grille*. Un père que je connaissais de vu et savais responsable, ou tout du moins, investi, dans la vie scolaire, se pointait devant moi :
« J'ai entendu dire que Zéphir avait eut des problèmes la semaine dernière ? ».
Naïf, je pensais qu'il prenait le pouls des difficultés dans l'école et notamment de la violence. En effet, mon Zéph' s'était encore fait péter la tronche la semaine dernière. Direct, mais courtois, je lui répondais tout de go :
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Il a pas eu un problème … Il s'est fait latter par trois mômes !
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Ouais, c'est un jeu qui a un peu dégénéré d'après ce que j'ai compris …
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Ha ouais, et se faire rouler à coup de pompe, tu appelles ça comment ?
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C'est pas ce que m'a raconté mon gamin … (silence gêné) … Car mon garçon faisait parti de ceux qui ont été puni …
Ha !!!! Nous y voilà, enculé !!! Ce sournois venait tater le terrain pour voir ce que je savais et pas, pour dédouaner son lardon.
C'était ma première prise de choux familio-scolaire … J'en rêvais. Je n'est été déçu, ni par l'exercice de style, ni par la nature humaine …
Le fils de soixantuitard** au poil expansif et au look approximatif enchainait :
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Aux vues de ce que m'a raconté mon fils, je pense que tout cela a été un peu exagéré …
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Ah ouais ? … Et les bleus, je les ai inventé ? Dis-je un peu tendu du slip car je commençais à comprendre ou il voulait en venir.
Voyant que j'étais inamovible sur le fond, il changeait de tactique :
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De toute façon, je suis sur que mon fils n'a rien fait ! Et de toute façon, comme on ne lui apprend pas ça à la maison (manquerait plus que ça !), il n'est pas responsable. C'est donc la faute de l'école !
Le con me trouait le cul … Il n'apprenait, certes pas, à être violent à son gamin, mais l'exemple au niveau de la responsabilité de ses actes était magnifique.
Le con partait alors dans une indignation face à l'éducation nationale et aux lacunes de celle-ci face à la surveillance de nos chers petites têtes blondes (surtout la sienne). Il me croyait suffisamment bête pour me faire embrouiller par ce raisonnement digne des pétinnistes après 45.
Malheureusement, un drôle de choix s'offrait à moi :
Soit je lui faisait ravaler sa lâcheté et son mépris (car il me prenait pour un con et ça se voyait) à coup de talon dans l'anus , mais du coup j'étais encore en retard pour aller chercher Zephir.
Soit je fermais ma gueule et aiguisais mes armes jusqu'à notre prochaine rencontre.
La meuleuse tourne depuis 24 heures, j'attends jeudi avec impatience ...
* Ben oui, comme je m'étais fait niquer la veille (retard, faisage de gueule des enfants, …). Là, j'étais en avance.
** je sais c'est plein de préjugés, mais tu vas voir, il est con, alors, allons y franchement.