Petit, j'étais affublé d'une baseline assez édifiante : « Fred ? Il est pas méchant, mais qu'est ce qu'il est chiant ! ».
Alors, autant que faire ce peut*, je faisais honneur à ce dicton. J'inventais toujours, au grand damne de mes parents, les conneries – jamais méchantes – les plus reuloues de la terre.
Dans le désordre de mes préférences :
Un jour, comme tous les mômes du monde, je faisais un gâteau à la pâtes à modeler. Sauf que pour pousser le réalisme de la scène, j'enfournais, le-dit gâteau et allumais le four. Mes parents découvrirent le désastre quand ils furent alertés par l'odeur de plastique brulé qui se répandait dans leur magasin**. Ma mère a du passer deux bonnes heures à nettoyer son four.
Une autre fois, je décidais d'être un fils super cool et nettoyais le sol de notre cuisine avec un petit balai de dinette. Seulement, peu regardant sur le produit de nettoyage, je versais un litre d'huile d'olive par terre et astiquais, comme un véner que je pouvais être à quatre ans.
Une fois fini, je contemplais le résultat. Et puis là, d'un coup, je le sentais plus … P't'être que j'avais un peu loosé. Comment ne pas me prendre une tannée ? … Mais bien sûr ! Il faut faire disparaître l'arme du crime. Je me débarrassais donc de l'objet du forfait.
Évidemment ma mère découvrait sa cuisine dans un grand cri. S'en suivait de longue heures d'interrogatoire avec lampe dans l'œil et promesse de punition. Ils finissaient par recoller tous les morceaux, sauf la position du putain de balai ! Mais ils le trouvèrent … Le soir, dans leur lit …
J'en ai encore deux, trois sous le coude, des comme ça, mais je me les garde pour les jours de non fertilité blogale.
Cela dit, voyant le caractère de mon Zéphir, je me suis toujours demandé s'il suivrait les traces héroïque de son digne père ? La réponse est oui !
Hier, dans un esprit de franche entre-aide familiale et aussi parce qu'il voulait activer les choses pour lui, il décidait de remplir la baignoire de sa sœur.
Moi, vaquant à mes occupations, j'aurais dû sentir le coup fourré quand je voyais une mouette dans le salon. Malheureusement plus rien ne m'étonne …
Je comprenais quand un Tsunami tiède se déversa dans le même salon. Nous gagnions alors la salle d'eau en kayac et y découvrions un Zéph' en larme :
« Ouinnnnnnnnn ! ! J'ai voulu faire le bain de Lilou !!!!! Ouiinnnn !!! »
Là aussi, il fallait le torturer pour avoir le fin mot de l'histoire.
En substance, il avait posé la baignoire de sa sœur au milieu de la pièce. Quand, il ouvrait le robinet pour la remplir, il découvrait que le bouchon de la baignoire n'était pas là. Des litres d'eau se répandaient par terre. Et là, plutôt que de couper simplement la flotte, il s'était crispé et mit à gueuler comme un veau (mais bien sûr on n'avait pas entendu !).
Loin d'oublier l'enfant que j'avais été, je le crucifiais sur place … Sans déc' !
* j'adore cette expression !
** je rappelle que mon popa et ma moman étaient bouchers.